Du 3 au 28 mai, les pays membres du Traité de non-prolifération nucléaire se réunissent à l’ONU, à New York, pour la conférence d’examen de ce texte essentiel pour la sécurité mondiale. Organisée tous les cinq ans, cette réunion pourrait être dominée par la crise iranienne.
Le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et la conférence de 2010 en quatre questions et réponses :
A quoi sert le TNP ?
Conclu en 1968 et entré en vigueur en 1970, le TNP reconnaît les cinq pays ayant acquis la bombe atomique à cette date : Etats-Unis, Russie, Royaume-Uni, France et Chine. Le Traité interdit à d’autres pays de se doter de l’arme nucléaire. Et il interdit aux pays ayant la bombe d’aider d’autres Etats à se la procurer. En contrepartie, le TNP aide les pays qui le souhaitent à accéder à la technologie nucléaire civile.
Qui a signé le TNP ? Qui ne l’a pas signé ?
190 Etats ont signé le Traité. Trois pays ont refusé de le rejoindre et se sont dotés de l’arme atomique : Israël, Inde et Pakistan. Parmi les 190 signataires, un Etat a quitté le TNP et a fabriqué et testé des bombes atomiques : la Corée du Nord. Enfin, l’Iran est toujours membre du TNP mais fortement soupçonné de développer un programme nucléaire à vocation militaire, ce que Téhéran dément.
Pourquoi Mahmoud Ahmadinejad vient-il à New York ?
« Nous ne devrions pas faire d'offres pour obtenir la confiance de l'Occident dans la mesure où l'Iran se conforme aux lois internationales et agit dans ce cadre », a déclaré le président iranien à son arrivée à New York. La stratégie de Téhéran est claire : soupçonné d’enrichir de l’uranium à des fins militaires, l’Iran a choisi de se défendre en attaquant. « Depuis quarante ans, les puissances nucléaires échappent à tout questionnement : pourquoi n'ont-elles pas détruit leurs armes ? », interroge l’ambassadeur d’Iran auprès de l’AIEA, Ali Asgar Soltanieh, qui propose d'instaurer un calendrier pour que d'ici à 2020-2025, toutes leurs armes nucléaires aient été détruites.
La présence de Mahmoud Ahmadinejad à l’ouverture de la conférence et l’attitude offensive de l’Iran devraient peser sur les débats. « La conférence risque de se diviser en deux », prédit Georges Le Guelte, spécialiste du nucléaire et auteur du livre Les Armes nucléaires, mythes et réalité (Actes Sud).
La conférence peut-elle s’achever sur un échec ?
Tous les cinq ans, les pays membres du Traité se réunissent pour l’examiner : il ne s’agit pas de réviser le texte, encore moins de le renégocier. L’enjeu de la conférence, c’est plutôt de réaffirmer les grands principes du TNP. En 2005, la précédente conférence s’est achevée sans déclaration finale, faute de consensus. Un scénario qui pourrait se rééditer en 2010, peut-être à propos d’un texte proposé par l’Egypte et qui prône un Moyen-Orient dénucléarisé. Dans une région où Israël refuse d’adhérer au Traité et où l’Iran l’enfreint, on imagine que les débats seront passionnés.