A la Une : la fin du ramadan

C’est un dessin de Dilem dans le quotidien Liberté en Algérie. On voit un homme en haillons, les pieds nus, assis contre un mur avec cette petite pancarte devant lui : « j’ai toujours faim » et cette légende : « le ramadan, c’est terminé ». Un mois de ramadan qui a été difficile en Algérie du fait de la flambée des prix, observe Liberté. Cette flambée « aura été particulièrement dévastatrice pour de nombreux ménages, note le journal, dont les poches ont subi des ravages face aux effets synergiques d’une tendance frénétique à la consommation tous azimuts et d’une inflation qui n’a épargné aucun produit. (…) Encore une fois, poursuit Liberté, les efforts de l’État à maîtriser le marché en y injectant des produits à prix soutenu, comme la viande importée d’Inde, en intensifiant également les contrôles, n’ont pas dissuadé les appétits mercantilistes de cette engeance de commerçants qui attendent le mois de ramadan pour faire exploser leur chiffre d’affaires. »

Pour couronner le tout, la fin du ramadan coïncide cette année avec la rentrée scolaire. Et là aussi, le consommateur est pressuré… « Les prix des articles scolaires ont augmenté entre 40% et 100%, observe Liberté. La rentrée scolaire s’annonce déjà 'chaude' et coûteuse, note le journal, pour les petites bourses déjà saignées par les dépenses du ramadan et de l’Aïd. »

Et le gaz !

Mauvaise nouvelle également au Burkina : « Ramadan : la pénurie de gaz va gâcher la fête », titre Fasozine. « Alors que les musulmans scrutent le ciel pour voir apparaître la lune qui annoncera la fin du jeûne qui pourrait intervenir ce vendredi 10 septembre, les ménages ne savent toujours pas à quel saint se vouer pour trouver du gaz butane, explique le site d’information burkinabé. Cela fait plus de trois semaines que la pénurie bat son plein dans les principales villes du Burkina. Officiellement cela est dû à un problème de réaménagement de la plate-forme de stock du gaz au port de Cotonou au Bénin. (…) Les consommateurs ont donc été désagréablement surpris. Certains ont cru pouvoir se rabattre sur le charbon de bois. Problème, constate Fasozine, ce combustible est devenu également rare sur le marché. Les quelques négociants qui en possèdent encore ont vite fait d’augmenter le prix du sac de 5000 à 7500 FCFA. »

Au Sénégal, à présent, cette fin de ramadan se déroule sans problème, du moins à la lecture du Soleil qui est allé enquêter au marché des Allées du Centenaire à Dakar, l’un des mieux fournis de la capitale. « Vendeurs et clients s’y sont donné rendez-vous en cette veille de la Korité, nous raconte Le Soleil. En dépit de la fine pluie, la circulation est dense et toutes les ruelles sont occupées. Les vendeurs à la sauvette se disputent la place entre les boutiques des grossistes et les détaillants. (…) Des étalages hétéroclites d’ustensiles de cuisine, de chaussures et d’articles d’habillement campent le décor. »
Et Le Soleil de remarquer qu’en prévision des préparatifs de la fête de la Korité, la vaisselle notamment est prise d’assaut. De même que les vêtements et les parfums…

Procès et élection…

Beaucoup de commentaires dans la presse ivoirienne après le report du procès des ex-barons de la filière café-cacao. Un procès renvoyé au 16 novembre, après une demi-journée de débats ce mercredi, qui ont donc tourné court. L’Expression note que c’est sur requête de la défense que le procès a été reporté : les avocats des quelque 31 prévenus n’ont apparemment pas eu accès librement aux dossiers… Mais aussi en raison de la réfection de la salle d’audience du Tribunal, dont les travaux ne s’achèveront pas avant octobre…

Fraternité Matin a recueilli l’opinion du juriste François Komoin. A la question : « N’avez-vous pas le sentiment que le parquet a botté en touche en attendant la fin de la présidentielle afin que le procès n’impacte d’une manière ou d’une autre sur le scrutin ? », il répond : « D’aucuns pourraient le penser. Ce serait à mon sens une erreur. La conduite de la procédure échappe au parquet car assurée exclusivement par le tribunal. La nature des griefs retenus contre les prévenus relevant essentiellement de la délinquance économique, poursuit le juriste, il n’y a pas lieu de craindre que l’ordre public soit perturbé au point de gêner les opérations électorales. »

Toutefois, pour la presse d’opposition, c’est clair : « Gbagbo a peur de la vérité », s’exclame Le Patriote. « Le chef de l’Etat et candidat du FPI à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain a aujourd’hui peur des grands déballages qui pourraient découler des audiences. Car le hic dans cette affaire, précise Le Patriote, c’est que des suspicions pèsent lourdement sur la responsabilité du régime ivoirien dans ce scandale de la filière café-cacao. Surtout, conclut le journal, quand on sait qu’une partie de cet argent détourné a servi, selon plusieurs sources, à l’achat d’armes au temps fort de la crise militaro-politique. »