Alors que des corps en putréfaction sont visibles dans une indifférence générale dans certaines rues de la capitale économique ivoirienne, comme hier à Koumassi et ce vendredi matin à Adjamé ou encore dans le quartier dit du "Mahou" suite aux combats survenus dans la nuit de jeudi à vendredi aux deux plateaux, sur le bord de la chaussée, que les populations continuent de fuir par peur, que l'Onu est appelée à l'aide par la Cedeao, Laurent Gbagbo, sourd jusqu'à ce jour de toutes les injonctions de la communauté internationale, a quant à lui à travers un communiqué du conseil des ministres du jeudi 24 mars 2011, tenu à "rassurer de sa détermination à les protéger et à leur assurer des lendemains meilleurs".
Tout indique ce vendredi matin que ce signal de Laurent Gbagbo visant rassurer les populations et arrêter la spirale inquiétante d'un exode progressif, peine a trouver un écho favorable. A son image, les ivoiriens sont de plus en plus indifférents aux discours politiques, la réalité prenant le dessus sur toute attention confortable. En bref, tout le monde cherche à protéger sa peau.
Ce vendredi matin à Treichville, non loin du grand marché nous rencontrons Viviane, une commerçante qui nous indique "je comprends que Gbagbo veuille rassurer mais lui même, son camp et les autres ne font que de nous effrayer, moi je quitte demain si dieu le veut, je vais au village". Non loin de la commerçante Frédéric, un jeune passant intervient: " ils se moquent tous de nous le peuple, on souffre trop, moi je n'ai même pas assez d'argent pour aller au Ghana ou même au village, je suis venu à Treich' ce matin pour tenter de trouver un peu d'argent chez des amis mais personne n'a d'argent, que va devenir la cote d'ivoire et nous avec?" conclue t'il avant de nous demander de l'aider.
Par ailleurs, la Cedeao, "impuissante" pour chasser elle même Ggabgo du pouvoir et "fatiguée" de la stagnation du dossier ivoirien a demandé ce jeudi depuis Abuja à l’ONU un mandat d'usage de la force «en dernier recours» comme le précise le président de la Commission de la Cédéao, James Victor Gbeho. Cette demande interviendrait selon les chefs d'Eat de la cedeao présent à Abuja, pour mettre fin aux violences , la Cedeao appelant à un renforcement du mandat de l'Onuci qui selon nos informations est en passe d'être voté au conseil de sécurité.
La tension continue de monter dans un Abidjan toujours en guerre ce vendredi, quasi amorphe qui se vide de jour en jour. Une capitale méconnaissable pour qui eu la chance de la connaitre par le passé.
L'annonce du renfort de l'onuci va sans nul doute chauffer encore plus les patriotes pro Gbagbo de Blé Goudé qui ont appelé à investir le quartier central du plateau ce week end dans une dynamique nationaliste de "mobilisation générale" qui apeure les populations restées pour l'heure dans la capitale.
Amy, Koaci.com Abidjan
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