Devant les enquêteurs, Claire Thibout est revenue sur certains de ses propos publiés mardi par Mediapart. Le site d'information affirme de son côté avoir fidèlement retranscrit le récit de l'ancienne comptable de Liliane Bettencourt.
Claire Thibout, l’ancienne comptable du couple Bettencourt, est en partie revenue sur ses propos devant la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), qui l’a interrogée en urgence mercredi soir, d’après le quotidien "Le Monde". La femme était introuvable depuis lundi après-midi ; elle s’était réfugiée dans le sud de la France, à Avignon, auprès de sa famille.
Dans la version des faits publiée mardi 6 juillet sur le site Mediapart, l’ex-comptable expliquait que le 26 mars 2007, le gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, lui avait demandé de retirer 150 000 euros en espèce pour les remettre à Éric Woerth, alors trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Une remise à laquelle l'ancienne employée de la femme la plus riche de France avouait ne pas avoir assisté.
Mercredi, les policiers confirmaient cependant l'existence d'un retrait de 50 000 euros en espèce effectué le 26 mars 2007 auprès de la banque BNP. Mais d’après la copie de carnets de caisse de Claire Thibout, que publie le quotidien "Libération" ce jeudi matin, aucune trace de remise d’argent à Patrice de Maistre n’est consignée au mois de mars. Toujours selon "Libération", des montants significatifs, de l’ordre de 140 000 euros, apparaissent en revanche dans les pages de janvier de cette même année.
Autre rebondissement : devant les enquêteurs, mercredi soir, Claire Thibout est revenue sur ses propos concernant la remise d'enveloppes à Nicolas Sarkozy, alors qu’il était maire de Neuilly. Mercredi soir, toujours selon "Le Monde", l'ancienne comptable a affirmé aux enquêteurs que ses déclarations parues sur Mediapart ont été "romancées". De son côté, la rédaction du site d'information assure que le récit de Claire Thibout a été retranscrit avec précision, au cours de deux conversations en présence d'un tiers témoin différent à chaque fois.
Ce jeudi, les enquêteurs doivent confronter le témoignage de l’ex-comptable à celui de Patrice de Maistre.